10. Les rapports économiques fondamentaux

Dernière mise à jour : Février 2010

Les rapports économiques fondamentaux de la critique marxiste de l'économie politique
Théorie, validation empirique, méthodologie : les Etats-unis depuis l'après-guerre
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Le taux de plus value et ses déterminants - Etats-Unis (1948-2008)

Le taux de plus value et ses déterminants - Etats-Unis (1948-2008)

Les fluctuations du taux de plus-value restitue les trois phases rythmant l’évolution du capitalisme depuis l’après-guerre : il augmente de 1948 à 1966, diminue jusqu’en 1982, et remonte depuis lors.

I. 1948-1966
Contrairement à une idée reçue, les salaires et les profits n’évoluent pas forcément en raison inverse l’un de l’autre : ils peuvent augmenter de concert pour peu que les gains de productivité soient suffisamment intenses et répartis. C’est le miracle des Trente glorieuses durant lesquelles toutes les variables économiques augmentaient de concert, tout en permettant une diminution du temps de travail ! Ceci se traduisait par un plein emploi et un triplement des salaires réels dans les pays de l'OCDE (en moyenne). Le graphique indique que les intenses gains de productivité durant cette période :
* ont fait diminué le prix réel des biens de consommation (5),
* et donc la valeur de la force de travail (4),
* ont aussi permis une augmentation des salaires réels (2),
* et une diminution du temps de travail (3).

II. 1966-1982
Le taux de plus-value diminue durant toute cette période car le ralentissement des gains de productivité (5) ne permet plus de compenser la diminution du temps de travail (3) et la poursuite de la hausse des salaires réels (2), surtout de 1966 à 1972.

III. 1982-2008
Le taux de plus-value remonte fortement après 1982 car les gains de productivité se sont redressés (5), alors que le temps de travail ne diminue plus (3), et que la hausse des salaires réels s’est considérablement ralentie (2).

Ce redressement du taux de plus-value, ainsi que la diminution de la composition organique du capital (consécutive à une remontée des gains de productivité depuis 1982), seront à la base du relèvement du taux de profit ... comme nous le constaterons bientôt sur un prochain graphique.


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Le taux de plus-value

La valeur totale créée se décompose en salaires (valeur de la force de travail) et profits (plus-value). Le taux de plus-value ramène la plus-value aux salaires. Comme la plus-value est égale à la valeur totale créée moins les salaires, alors :
Le taux de plus-value = (la valeur totale créée – les salaires) / salaires
= (valeur totale créée / salaires) – 1
= (valeur totale créée / valeur de la force de travail) – 1
= [ (3) / (4) ] – 1    sur le graphique
Autrement dit, le taux de plus-value augmente quand les courbes (3) et (4) s’écartent, et il diminue quand ces courbes se rapprochent.

Le salaire réel

Il correspond à l’évolution du nombre de moyens de consommation (biens et services) qu’un travailleur peut s’acheter. Il se calcule en ramenant, sous forme d’indices, les salaires nominaux aux prix à la consommation.

La valeur par moyen de consommation

C’est l’inverse de la productivité du travail. Elle est calculée en rapportant, sous forme d’indices, l’évolution des prix à la consommation à l’évolution de l’équivalent monétaire des valeurs (le prix en dollars d'une heure de valeur créée).

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